La lutte des sans-papiers de Lille et la poursuite des expulsions viennent confirmer avec force que la circulaire Valls, publiée le 28 novembre 2012,
ne répond pas à la revendication portée par nos organisations « pour
une égalité des droits entre Français et étrangers ». Cette
revendication avait été réaffirmée durant les campagnes présidentielle
et législative par les organisations suivantes : Autre Monde, CGT Paris,
La Cimade IDF, Droits Devant !!, Fasti, FSU Paris, Gisti, LDH Paris,
Mrap, RESF, Union Syndicale Solidaires.
En partant du vécu de milliers de migrants, les organisations
signataires proposaient des mesures précises pour sortir d’une logique
qui, circulaire après circulaire, loi après loi, avait globalement
réduit à peau de chagrin les droits des migrant-e-s.
Elles proposaient d’avoir le courage politique de marquer une
véritable rupture avec la politique antérieure et de réformer en
profondeur le Ceseda et le Code du travail.
La circulaire Valls ne suffit pas, dans la mesure où elle n’est pas
opposable devant un tribunal et reste marquée par une logique de quota
de régularisation.
Par sa nature même, elle ne remet pas en cause le pouvoir
discrétionnaire des préfets et ne permet en aucun cas d’asseoir une
égalité de traitement, les étrangers ne pouvant pas s’appuyer sur ce
texte devant les tribunaux.
D’autre part, elle ne remet pas en cause les principes d’exclusion
des dispositifs légaux précédents : critères arbitraires, exclusion
encore une fois du département de Mayotte, conditions encore
restrictives, notamment pour les travailleurs.
La circulaire continue de faire de l’employeur le seul interlocuteur
de l’administration en lui laissant le pouvoir exorbitant de donner des
suites, ou non, à la démarche de régularisation, elle exclut de fait les
travailleurs au noir et impose des périodes de clandestinité préalables
à tout titre de séjour.
C’est pourquoi nous, les organisations soussignées, tenons à rappeler
notre volonté de défendre l’égalité des droits entre Français et
immigrés et de rompre avec cette politique de stigmatisation des
migrants.
Nous exhortons le gouvernement à aller vers des choix qui intègrent
la mobilité des personnes, qui reconnaissent une place à chacun–e, en
mettant au centre la solidarité et l’égalité plutôt que le rejet et la
peur.
Nous rappelons notre exigence que soient modifiés le Ceseda et le Code du travail pour des régularisations de plein droit.
Nous revendiquons la création d’un titre de séjour unique, stable,
avec droit au travail, renouvelable de plein droit, donnant à tous les
étrangers les mêmes droits.
11 janvier 2013
Organisations signataires : Autremonde, CGT Paris, La Cimade
IDF, Droits Devant !!, Fasti, FSU Paris, Gisti, LDH Paris, Mrap, RESF,
Union Syndicale Solidaires
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